Justice. Il pratiquait des caresses et relations sexuelles avec des jeunes filles de 11 à 15 ans. Qualifié de « dangereux » par des experts médicaux, il avait déjà été condamné deux fois pour des faits similaires.
C'est
une affaire particulièrement lourde qui a été évoquée pendant plus de trois
heures, hier après-midi, devant le tribunal. Un magnétiseur, aujourd'hui âgé de
54 ans, exerçant dans le canton d'Allaire, était poursuivi pour des agressions
et atteintes sexuelles sur six jeunes filles mineures, actes pratiqués lors de
deux périodes bien distinctes.
Le
prévenu, qui est détenu depuis juillet 2011, quand plusieurs victimes ont
commencé à parler et qu'une instruction a été ouverte, a déjà deux
condamnations à son casier judiciaire pour des faits semblables, commis en 1993
et en 2007, toujours sur des mineures de moins de 15 ans. Lors de cette
dernière condamnation, un expert psychiatrique avait alors qualifié cet homme
de « dangereux et inaccessible à des soins ».
« Je ne suis pas un prédateur, car je ne cherche pas de victimes. Mais
je suis un pédophile. Je n'ai pas utilisé mes pouvoirs pour abuser d'elles mais
j'ai un sentiment de culpabilité car je connais bien les parents », explique le prévenu qui, d'une voix assurée,
reconnaît les agressions sur cinq adolescentes mais nie la relation consentante
avec la sixième victime quand elle était mineure. « Je l'ai eue avec elle
seulement quand elle est devenue majeure », précise-t-il.
Stratagème
identique pour les cinq victimes
Parce
que le magnétiseur était leur voisin et qu'il hébergeait leurs poneys, les cinq
jeunes filles, âgées de 11 à 13 ans, venaient régulièrement au domicile du
prévenu, entre 2008 et 2010.
Mais
c'est en 2011 que les faits ont été mis à jour, quand l'une a vaincu sa peur et
sa honte pour en parler à ses parents. « Il m'avait dit qu'il pouvait me
transmettre son don en me faisant des massages. Plus tard, il m'a expliqué
qu'il était malade et que c'était à mon tour de le soigner par des massages,
maintenant qu'il m'avait transmis son don », raconte une victime.
Le
stratagème a été identique pour les cinq victimes, à deux, voire trois reprises
pour chacune. Avec, à chaque fois, des caresses devenant de plus en plus
sexuelles. « Ce sont des actes odieux mais je ne voulais pas aller plus loin
», se défend le prévenu.
Pour
les seconds faits reprochés, mais dénoncés les premiers dès 2010, ce sont
davantage que des caresses qui sont évoquées. Il s'agit de trois relations
commises, entre 2004 et 2006, avec une autre mineure, ne connaissant pas les
autres victimes, dont le magnétiseur soignait les parents. A son tour,
l'adolescente est devenue sa patiente. A la barre du tribunal, elle assure :
« Il arrivait à me manipuler pour abuser de moi. J'étais naïve, on ne
m'avait rien expliqué sexuellement. »
Pour
le procureur de la République, « cet homme est un prédateur car il a
prémédité ses actes en attirant les victimes. Il est inquiétant parce qu'il
s'exonère d'une partie des faits ». Et d'évoquer le rapport du dernier
psychiatre qui souligne « la dangerosité car il y a risque de réitération »,
pour demander une peine de cinq ans de prison ferme.
Jean
Duret a été condamné à quatre de prison avec maintien en détention, avec un
suivi judiciaire pendant huit années, et une interdiction de séjour dans le
Morbihan et d'avoir une activité le mettant en rapport avec des mineurs. Chaque
victime se voit attribuer 5 000 € de dommages.
Source :
Ouest-France, Bretagne, Vannes, vendredi 6 avril 2012
Magnétiseur
condamné pour pédophilie : précision - Bretagne
Le 6 avril, nous avons relaté la
condamnation d'un magnétiseur du canton d'Allaire (Ille-et-Vilaine) à quatre
ans de prison pour agression sexuelle sur cinq adolescentes âgées de 11 à 13
ans. Patrick Guilloux, magnétiseur, installé également dans le canton
d'Allaire, tient à faire savoir qu'il n'est, en aucune façon, lié à cette
affaire.
Source :
Ouest-France, Bretagne, Vannes, mercredi
23 mai 2012