Pierre Pallardy, qui vit à
Saint-Martin-de-Ré (17), a été condamné vendredi à dix années de réclusion
criminelle ferme pour des viols et agressions sexuelles d'anciennes patientes
Pierre Pallardy, 72 ans, surnommé "l'ostéopathe des
stars", a été reconnu vendredi coupable par la cour d'assises de Paris de cinq
viols et sept cas d'agressions sexuelles. Il était poursuivi pour 19 cas
différents, dont sept viols.
Le praticien était accusé
d'avoir commis ces viols et agressions sexuelles à son cabinet parisien ou à
Saint-Martin de Ré, où il possède le domaine de la Baronnie. Un bâtiment
restauré et transformé en chambres d'hôtes, devenu depuis un hôtel.
La cour a également
prononcé son interdiction
d'exercer à vie et son inscription au fichier des
délinquants sexuels.
L'ancien "ostéo du
tout Paris", qui avait très longuement attendu sur une chaise dans la
salle d'audience l'arrivée de la cour, a fait un malaise à l'énoncé du
verdict. Déjà, le procès de trois semaines avait dû être interrompu une
journée après un précédent malaise de l'accusé.
"Mythomane et narcissique"
Tout en exprimant sa
satisfaction, Françoise Chataignier, une des victimes de viol reconnu par la
justice, a regretté que Pierre Pallardy ait persisté à nier tout au long du
procès. "Le jour de mon témoignage mon avocat a essayé de l'amener au
moins à exprimer des regrets", a-t-elle relevé tout en jugeant que les
aspects "mythomane et narcissique" de l'accusé l'en avaient empêché.
Depuis sa mise en examen en
2006 et tout au long des audiences, Pierre Pallardy a nié les faits, arguant
que les plaignantes s'étaient méprises sur des gestes thérapeutiques de
"méthode puissante et dangereuse", qui pouvaient en outre faire
ressurgir des souvenirs enfouis de violences sexuelles, ou avaient fait des
"transferts" sur sa personne.
"On m'a traité de
choses horribles"
Après une première plainte,
classée sans suite en 2004, une nouvelle en 2006 avait conduit les
enquêteurs à contacter tous les patients figurant dans les carnets de
rendez-vous de l'ostéopathe. De fil en aiguille, Pallardy était accusé de
sept cas de viol, 12 d'agression sexuelle.
L'accusation avait
réclamé au moins 12 ans de réclusion criminelle, affirmant qu'il avait usé de "son
autorité et sa notoriété" pour "infantiliser" des femmes
présentant des "fragilités" et mieux abuser d'elles. "Pierre
Pallardy nous a dit "mes patients sont mes enfants". Vous avez une
attitude pédophile, vous avez profité de l'emprise que vous aviez sur
elles", avait lancé l'avocate générale, Annie Grenier.
Dans un dossier reposant
sur les témoignages des plaignantes, la magistrate avait souligné à quel
point étaient "similaires" les récits de ces femmes "qui ne
se connaissaient pas, venues des quatre coins de France, dont le seul point
commun est d'avoir franchi un jour la porte du cabinet de Pierre
Pallardy", dans sa maison d'une voie privée du XVIe arrondissement de
Paris. Et de juger que sur les 19 cas, un seul suscitait des
"interrogations".
Face à la cohorte des
témoignages, la défense a plaidé que le doute devait profiter à l'accusé, en
l'absence de toute preuve matérielle.
Invité à s'exprimer en
dernier Pierre Pallardy a soufflé, la voix coupée de sanglots: "On m'a
traité des choses horribles, je ne peux pas l'accepter".
Source : Sud Ouest, 19 octobre 2013,
http://www.sudouest.fr/2013/10/19/charente-maritime-l-osteopathe-des-stars-condamne-a-10-ans-de-prison-1204686-4697.php