vendredi 7 mars 2014

Biodynamie - Ses étiquettes ne doivent pas mentionner « Anjou »

Olivier Cousin, vigneron de vins « nature », a été jugé hier à Angers pour « pratique commerciale trompeuse ». 5 000 € d'amende avec sursis ont été requis. Délibéré le 4 juin.
Un rassemblement crée l'animation autour de tables de pique-nique, d'une barrique et de deux chevaux de trait. Hier, devant le palais de justice d'Angers, quelque 250 vignerons et militants trinquent en musique, mais surtout soutiennent Olivier Cousin, viticulteur en biodynamie - culture qui respecte les sols et tient compte des cycles lunaires. Un vigneron engagé, qui travaille avec ses chevaux depuis treize ans, à Martigné-Briand (Maine-et-Loire).
Dans une salle comble, le vigneron à la queue-de-cheval poivre et sel défend autant une tradition familiale qu'un métier ancestral. « Mon produit, complètement artisanal, ne peut pas entrer dans la catégorie des vins industriels. Et ne peut pas les concurrencer. » Il doit répondre d'une série d'infractions, notamment liées au fait qu'il a mentionné « Anjou » sur ses étiquettes de vin de table. Il cultive ses 4 ha de vigne dans cette région, y produit son vin « sans sulfites, ni sucre ajoutés ». Mais « Anjou » désigne aussi une Appellation d'origine contrôlée (AOC). « Depuis 1918, des gens se sont unis pour développer le produit, le protéger. Comme les chasseurs se protègent des braconniers », plaide Me Fouquet, qui sollicite 5 000 € pour la Fédération des viticulteurs de l'Anjou et de Saumur et 1 € symbolique pour l'Inao (Institut national des appellations d'origine).
Tromperie
Le procureur Valissant évacue toute « question de qualité du vin. M. Cousin reconnaît les faits, mais se trouve en rupture, en affrontement total avec la réglementation ». Il requiert 5 000 d'amende avec sursis pour avoir « trompé le consommateur».
Face à ce que lui impose l'administration, le vigneron a l'impression de « se faire voler un savoir-faire ». Les mentions « domaine », « propriété », Olivier Cousin les a aussi employés. Sans savoir, affirme-t-il, qu'ils étaient réservés aux AOC.
« Des mots confisqués », dénonce son avocat, Me Morain. Depuis, le viticulteur les a remplacés par « maison » et « cave »... « Je cherche un moyen d'étiqueter mon vin sans tomber dans l'absurde. » Son avocat parisien insiste : « Il s'est amendé, a changé ses étiquettes en 2011. » Il plaide la relaxe pour la « tromperie » et une dispense de peine pour des contraventions relatives à des étiquettes non conformes.
Nathalie HAMON.
Source : Ouest-France, 6 mars 2014
Note du CIPPAD : alors que M. Cousin encourrait 37 500 € d’amende, l’avocat  de la Fédération des viticulteurs de l’Anjou et de Saumur également conseil de l’Institut national des appellations d’origine a demandé respectivement au titre de ces deux structures 5 000 € et 1 €, ?...
Pour rappel, la Biodynamie ne repose sur aucun fait établi, mais sur les croyances ésotériques de l’anthroposophe Rudolph Steiner. A consulter également: Quand Rudolf Steiner expliquait des phénomènes qui n’existent pas.