Le premier Salon des éveilleurs, ce
week-end, à Bocapole présente une affiche quelque peu ésotérique. Au point de
se demander si tout cela est bien sérieux.
Ce week-end, Bocapole accueille le
premier Salon des éveilleurs organisé par l'association Les Petites mains de la
lumière.
Une vingtaine d'exposants, thérapeutes holistique, praticiens reiki ou
thérapeutes chamaniques, réveilleuse de joie, chromothérapeute côtoieront
promoteurs de l'hypnose, de la sophrologue, de l'art-thérapie...
Mais ces techniques sont-elles
reconnues ? Daniel Chevalier, responsable régional vigilances et sécurité
sanitaire des produits de santé à l'Agence régionale de santé, donne son
éclairage.
Toutes ces pratiques
sont-elles aussi crédibles ?
Daniel Chevalier : « Non. Ces pratiques ne sont pas validées par des
formations reconnues en France, même si certaines sont tolérées ou reconnues
ailleurs. Thérapeute holistique, reiki, pratique de la trame, thérapeute
énergétique et chamanique ne font pas l'objet de diplômes reconnus. L'ARS
enregistre les diplômes des personnes qui ont fait des études pour délivrer des
soins psychothérapeutiques. Sur tous les sites des ARS, on peut vérifier que
ces personnes ont un diplôme reconnu. »
Ces pratiques ont-elles
fait l'objet d'études scientifiques ?
« Dire qu'elles n'ont jamais été
étudiées est peut-être exagéré. Mais beaucoup d'entre
elles s'apparentent à la
psychothérapie. Il nous arrive de rappeler à la réglementation
des personnes
qui se positionnent sur le champ de la psychothérapie. Elles s'exposent à des
poursuites pour exercice illégal de la médecine. " Repositionnement bio
de l'atlas " par exemple, je me demande si c'est de la kinésithérapie. On
touche au squelette, on modifie l'état physique ou physiologique. Cela peut
être qualifié d'exercice illégal de la médecine. »
" Ces pratiques présentent le
risque d'une perte de chance "
Mais l'hypnose ou la
sophrologie sont pratiquées dans le milieu médical ou sportif...
« C'est vrai que le milieu médical
expérimente l'hypnose. Mais aux yeux de l'ARS, ces pratiques présentent le
risque d'une perte de chance de guérison. Une méthode peut s'avérer utile en
complément de soins et dangereuse si elle devient exclusive au point de
délaisser un traitement. Certaines de ces méthodes présentent en elles-mêmes
des dangers reconnus. Je pense à des méthodes qui entraîneraient une dépendance
de l'individu, une coupure de la société. »
Cela dépasse alors
l'aspect médical...
« La vigilance sur ces sujets est
aussi exercée par la Miviludes parce qu'une des portes d'entrée vers les
mouvements dits sectaires est la santé, pour 30 % des individus. »
La vente d'élixirs par
exemple entre-t-elle dans le cadre de la loi ?
« Si ces produits sont présentés comme
ayant des propriétés curatives ou préventives, s'il y a des notices, même
indépendantes du produit, qui mentionnent des propriétés de cet ordre, ce sont
des médicaments non autorisés. Dans ce genre de salon, on voit des produits
présentés comme des " médicaments " sans autorisation, ni garantie.
Ils n'ont jamais fait l'objet d'essais cliniques. Ces dernières années, des
produits présentés avec des indications thérapeutiques, qui ont fait l'objet de
poursuites, ont été requalifiés par leurs vendeurs de compléments alimentaires.
»
nr.bressuire@nrco.fr
www.ars.poitou-charentes.sante.fr , www.miviludes.gouv.frrepères
Une vingtaine d'exposants seront
présents : thérapeutes holistique ou chamanique, praticien reiki, hypnose,
sophrologue, réveilleuse de joie, chromothérapeute, art-thérapie... De
nombreuses conférences seront organisées (« la joie du cœur », « la lecture de
l'âme », « le repositionnement de l'atlas », « art du bien-être »).
Samedi 1er mars (11 h 30-20 h 30) et dimanche 2
mars (10 h 30-18 h). Renseignements : 06.07.41.81.49.
Propos recueillis par Dominique Guinefoleau
Source : La Nouvelle République, 1er mars 2014,
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/Sante/n/Contenus/Articles/2014/03/01/Salon-des-eveilleurs-allez-y-eveilles-1814039