Par Gabriel Vedrenne et Fabien Cazeaux
ORIENTATION SCOLAIRE - Les élèves qui
en ont les moyens délaissent les conseillers en orientation pour se tourner
vers des "coachs" privés.
Le contexte. Les lycéens avaient jusqu’à ce jeudi pour formuler
leurs souhaits d’orientation pour leur scolarité post-bac, le tout via le logiciel
Admissions Post Bac (APB). Une période de stress à laquelle les élèves sont
censés avoir été préparés, notamment par les conseillers d’orientation. Sauf
que ces derniers, qui ont déjà mauvaise presse, voient apparaitre une nouvelle
concurrence : les coachs d’orientation, qui offrent leurs services de
"consultant" contre monnaie sonnante et trébuchante. Leur promesse ?
Définir le profil des lycéens pour mieux les aider à définir leur avenir
scolaire et, pourquoi pas, professionnel.
Des coachs privés qui répondent à une
pénurie. Ces conseillers personnels
répondent à deux défis : la grande attente et l’angoisse des parents pour
l’avenir de leur progéniture, mais aussi la raréfaction des conseilleurs
d’orientation, dont le nombre ne cesse de reculer. Résultat, comme en
témoignait un conseille anonyme dans les colonnes du site Rue 89, chacun
se retrouve à gérer entre 1.200 et 1.600 élèves. Chaque lycéen a donc droit en
moyenne à pas plus de 15 minutes d’entretien. Un temps très limité donc et qui
va en se réduisant puisque l’Etat recrute de moins en moins de conseillers
d’orientation. Sentant le filon, le secteur privé a déjà commencé à prendre le
relais.
Questionnaire de personnalité et
entretiens individuels. Ces coachs
d’orientation ont tous un recette plus ou moins inspirée des grandes méthodes
de management. Qu’il s’agisse de la formule "Savoir, Vouloir,
Pouvoir" ou d’un programme "sur mesure", la méthode est souvent
la même : des questionnaires et des entretiens individuels doivent permettre de
cerner la personnalité, les compétences et les aspirations de l’élève. Avant de
voir avec lui quelle formation lui conviendrait le mieux. "Avec la coach,
nous avons ainsi cerné de plus près ma personnalité, puis sélectionné une série
de métiers que j'aimais ou non, pour aboutir à 3 métiers que j'aime",
témoigne ainsi Katy M., lycéenne en terminale, sur le site de Vivacio, l’un des
principaux spécialistes du secteur.
"L’idée était de ne pas attendre
le dernier moment". Plus
surprenant, certains collégiens s’y mettent aussi, ou plutôt leurs parents.
C’est notamment le cas d’Anne Brémont, cadre en entreprise, qui n’a pas hésité
à débourser 400 euros pour sa fille Justine, qui n’est qu’en classe de
troisième. "L’idée était de ne pas attendre le dernier moment et de
pouvoir faire un travail préparatoire trois ans en avance. Même si d’aucuns
pourraient penser que c’est trop en avance, on n’est pas dans le stress de se
dire ‘oulala, oulala, i faut remplir APB et on ne sait toujours pas dans quel
ordre on va mettre les écoles’", témoigne-t-elle pour Europe 1.
Une coûteuse alternative. Lorsqu’on lui demande si elle ne trouve pas cette
somme un peu excessive, la mère de famille rappelle que "c’est un travail
de consultant, ça se paye". Sans oublier "qu’on a toujours tendance à
ne pas compter quand il s’agit de ses enfants". Comptez néanmoins en
moyenne 500 euros pour un programme d’environ trois à cinq séances. Mais dans
le détail, les tarifs vont de 300 à 1.500 euros l’accompagnement, selon un
décompte du Journal du Dimanche.
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entier, activer le lien ci-dessous:
Source : Europe 1, 20 mars 2014,
http://www.europe1.fr/France/Le-coaching-s-empare-de-tout-meme-de-l-ecole-1919801/