Dans le
numéro de mai 2014
de la revue Pour la Science® Gérald Bronner, professeur de
sociologie à l'Université Paris Diderot, compare les miracles survenant à
Lourdes et les guérisons inexpliquées dans les milieux hospitaliers. Première
constatation inquiétante pour
la religion : il devient de plus
en plus
difficile de produire un miracle. Par an, il y a quatre fois moins de guérisons
reconnues miraculeuses depuis les années 60. Dieu perdrait-il la main ou
faut-il chercher l'explication dans les critères de plus en grave
avec un pronostic fatal. Elle doit être organique ou lésionnelle, ce qui exclut
les psychopathologies. Un traitement, ce qui exclut les cancers, ne doit
pas avoir été à l'origine de
la guérison, laquelle doit être soudaine et
durable.
Pour des patients que, dans l'état actuel de ses connaissances, la
médecine avait condamnés, les établissements hospitaliers connaissent aussi le
bonheur des guérisons incompréhensibles.
Deuxième constatation inquiétante pour la religion, mais normale
pour les rationalistes dont je suis : le taux de ces guérisons sans
intervention divine est du même ordre de grandeur que celui des miracles à
Lourdes. N'est-ce pas la preuve que ces deux modes de guérison n'en font en
vérité qu'un ? Au lieu d'une explication surnaturelle, ne faut-il pas
simplement admettre qu'il nous reste encore beaucoup à découvrir dans le
fonctionnement du corps humain et que les progrès de la science médicale
éclairciront progressivement
ce que certains au nom de croyances irrationnelles
s'acharnent à qualifier aujourd'hui de miracles.
En ce qui me concerne, je
ne croirai aux miracles que lorsqu'après
avoir été trempé dans la piscine à Lourdes un manchot en ressortira avec son
bras ou un cul de jatte avec ses jambes.
Y.M-M
Source : L’Anjou Laïque, Journal de la Fédération
des Oeuvres Laïques du Maine et Loire, n°109, juillet – 2014, 30 juin 2014