Elle a
beau être visée par une nouvelle enquête pour « harcèlement moral » et « abus de
faiblesse » dans les Yvelines, l'Eglise de scientologie continue de mener sa
vie comme si de rien n'était. Hier, et aujourd'hui encore, elle organise des «
portes ouvertes » à son siège
parisien implanté au 69, rue Legendre (XVIIe). Des affichettes ont été posées
un peu partout dans le voisinage et jusqu'à la ville d'Asnières
(Hauts-de-Seine) pour annoncer cette opération de prosélytisme.
Hier matin,
dans ce grand bâtiment blanc, la foule ne se pressait pas pour autant. Les
livres de Ron Hubbard, placés bien en évidence dans la vitrine n'attirent pas
vraiment les regards. Mais chez les riverains, la présence de ce mouvement
classé parmi les sectes par plusieurs rapports parlementaires, agace.
Les
dirigeants parisiens de l'Eglise déjà condamnés
« Je ne
comprends toujours pas comment ils peuvent continuer à avoir pignon sur rue »,
grince Sophie, qui habite quelques rue plus loin et refuse catégoriquement les
tracts régulièrement distribués par l'Eglise aux sorties du métro. D'autant que
les dirigeants parisiens ont été condamnés en février 2012 pour « escroquerie
en bande organisée ». Une condamnation confirmée par la Cour de cassation à
l'automne dernier. Le « Celebrity Centre » et sa librairie doivent payer des
amendes de 200 000 et 40 000 €.
La maire
(UMP) du XVIIe, Brigitte Kuster, avait d'ailleurs saisi l'opportunité de cette
condamnation pour demander au ministre d l'Intérieur la fermeture du centre. En
vain.
En attendant,
les habitants restent vigilants. « Maintenant que mes enfants vont seuls à
l'école, j'ai pris le temps de leur expliquer ce qu'était la Scientologie et je
leur ai formellement interdit de s'arrêter au centre », explique Jeanne, une
mère de deux garçons de 12 et 14 ans.
Source : Le Parisien, 27 juillet 2014