Charles-Henri
et Christine de Vedrines, deux des onze reclus de Monflanquin, intentent une
action en justice pour tenter de récupérer le château de Martel, vendu alors
qu'ils étaient sous l'emprise d'un gourou. L'affaire est évoquée ce mercredi
devant le TGI d'Agen. Pour obtenir l'annulation de la vente, ils invoquent
l'état de manipulation mentale.
"Ce serait leur rendre justice de
leur redonner leur bien, berceau de leur famille depuis quatre siécles"
Maïtre Daniel Picotin,
avocat de Charles-Henri et Christine De Vedrines
L'affaire des
Reclus de Monflanquin a passionné les médias du monde entier. Pendant dix ans,
11 membres de la famille De Vedrines, riche famille d'aristocrates du Sud-Ouest
est restée sous l'emprise mentale d'un gourou qui les a ruinés. Le gourou en
question, Thierry Tilly, a été condamné en juin 2013 à dix ans de prison par la
Cour d'appel de Bordeaux, après avoir écopé en première instance de huit ans
d'emprisonnement.
Aujourd'hui,
deux des membres de la famille, Charles-Henri De Vedrines, gynécologue bien
connu à Bordeaux, et son épouse Christine ont entamé un autre combat. Ils
veulent récupérer le château de Monflanquin, dans le Lot-et-Garonne, berceau de
la famille depuis quatre siècles. L'affaire va être évoquée ce mercredi par le
Tribunal de grande instance d'Agen.
La manipulation mentale reconnue par la justice
Dans cette
longue bataille judiciaire pour récupérer leur bien, les de Vedrines ont déjà
remporté une première victoire. En novembre dernier, la Cour d'Appel d'Agen a
reconnu que le couple n'était pas en pleine possession de ses moyens, lorsqu'il
a confié en 2008 la vente du château de Martel à un agent immobilier. Elle a
donc annulé le contrat pour lequel cet agent immobilier avait reçu 40.000 euros
de commission.
Fort de ce
jugement, qui pourrait faire jurisprudence, que les époux de Vedrines et leur
avocat, Daniel Picotin, veulent maintenant obtenir l'annulation de la vente
même du château. Il avait été vendu à l'époque 460.000 euros, et a depuis à
nouveau changé de propriétaire.
"La vente du château a eu lieu au
pire moment pour les De Vedrines. Ils étaient alors enfermés dans un huis-clos
à Oxford, quasiment sequestrés, coupés du monde, privés de nourriture.
Etaient-ils en condition pour vendre un bien ? Evidemment non. Si ce
raisonnement s'applique pour l'agent immobilier, pourquoi ne s'appliquerait-il
pas pour la vente elle-même ? " Maître Daniel Picotin, avocat des De
Vedrines, et président d'Infos Sectes Aquitaine.
Plus qu'une
question d'argent, Charles-Henri et sa femme en font une question d'honneur.
Sous l'emprise de Thierry Tllly, ils ont vendu meubles, bijoux et maisons, et
ont perdu au total plus de 3 millions d'euros. Alors qu'il a l'âge de la
retraite, le gynécologue, après avoir vécu du RSA, a rouvert un cabinet à
Saint-Aubin-de-Médoc. Il veut à présent transmettre à ses enfants ce bien,
propriété des de Vedrines depuis quatre siécles. Un bien qui n'aurait jamais dû
quitter le giron familial.
par Pierre-Marie
Gros
Source : France
Bleu Gironde, 6 janvier 2015,
http://www.francebleu.fr/infos/reclus-de-monflanquin/reclus-de-monflanquin-les-epoux-de-vedrines-veulent-recuperer-leur-chateau-2047740
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