L'anthropologue Dounia Bouzar a annoncé le lancement du « Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam », une association pour aider les familles dont un enfant se radicalise. L'une des cellules d'alerte et de ressources sera basée à Rennes.

A Rennes, un futur travail collaboratif entre les bénévoles de l'UNADFI et les travailleurs sociaux
Plusieurs "cellules d'alerte et de ressources" doivent être créées par cette
nouvelle association, dont les premières verront le jour en région parisienne, à
Rennes, Montbéliard et Grenoble. Pourquoi Rennes ? Jointe par téléphone, elle précise tout de suite que la ville n'est en rien un terreau pour les radicaux islamistes et rappelle :

Parmi les objectifs de Dounia Bouzar : proposer des permanences d'écoute, tous les 15 jours et surtout créer des supports de communication à destination des familles. "On aimerait travailler sur les étapes d'endoctrinement, croiser les regards là-dessus pour faire une prévention efficace et donner des indicateurs d'alerte."
Le poids des mots
La chercheuse insiste sur l'utilisation des mots, notamment par la presse. Attribuer les mots de la religion à cette dérive sectaire ne fait, selon elle, que renforcer les amalgames déjà existants sur l'Islam et les musulmans. Le terme "converti" par exemple n'est pour elle pas adéquat, il faut bien parler "d'endoctriné". Elle souligne "dès qu'un discours ramène à l'auto-exclusion ou à l'exclusion, on doit s'inquiéter tout de suite".
Par Emilie Colin
Source : FR3 Bretagne, 22 février 2014,
http://bretagne.france3.fr/2014/02/22/rennes-un-centre-de-prevention-contre-les-derives-sectaires-liees-lislam-419019.html