L'une de ses anciennes patientes a tout déclenché en
déposant plainte, au début du mois d'avril dernier, auprès des gendarmes de la
communauté de brigades (Cob) de Saint-Maixent-l'Ecole. Cette femme d'une
trentaine d'années se plaignait d'avoir été agressée sexuellement par son
magnétiseur, un homme âgé de 47 ans, au cours d'une consultation au
domicile de celui-ci.
Après une nouvelle plainte enregistrée il y a quelques
jours, cet autoproclamé thérapeute en médecine douce, installé à Nanteuil
depuis la fin 2009, a été interpellé à son domicile mercredi matin, puis placé
en garde à vue. Prolongée, cette dernière a abouti à son déferrement, hier, au parquet de
Niort. Le juge d'instruction a décidé de sa mise en examen pour agressions
sexuelles par abus de fonction et pour exercice illégal de la médecine. Le guérisseur a finalement été remis en liberté le temps de l'enquête, mais
placé sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer et d'entrer en
contact de quelque manière que ce soit avec les victimes ou les témoins.
Trois plaintes déposées
Les gendarmes de Saint-Maixent-l'Ecole, qui ont reçu le
soutien de leurs collègues de la brigade de recherches de Niort, ont d'ores et
déjà entendu une dizaine des patientes du supposé agresseur.
La moitié d'entre elles ont affirmé avoir été victimes de
pratiques douteuses : alors qu'elles sollicitaient le mis en cause pour trouver
une aide d'ordre psychique, les discussions déviaient rapidement sur leur vie
intime. Le pseudo-thérapeute profitait de la situation en leur prodiguant
ensuite des massages dits énergétiques, très particuliers en fait puisque se
transformant, parfois, des attouchements sexuels. D'autres clientes questionnées par les enquêteurs, intriguées voire choquées
par les questions très poussées du magnétiseur, n'étaient jamais revenues.A ce jour, trois plaintes ont été déposées. Elles pourraient ne pas être les
dernières. En effet, le parquet de Niort invite toute personne ayant eu à subir
le même genre de pratiques à se rapprocher de la communauté de brigades de
Saint-Maixent-l'Ecole.
Il disait avoir un don
Le quadragénaire, au casier judiciaire vierge, aurait
reconnu que les actes pour lesquels il est poursuivi n'étaient à aucun moment
en rapport avec les maux de ses patientes. Après avoir été agent d'entretien,
boulanger et soudeur, cet homme marié s'est lancé dans une carrière de
guérisseur, sans aucune formation digne de ce nom, persuadé qu'il avait un don…
Pour le délit d'agressions sexuelles aggravées par abus
de fonction, il encourt jusqu'à sept années d'emprisonnement et 100.000 €
d'amende. Concernant l'exercice illégal de la médecine, la peine maximale est
de deux ans de prison, plus une amende d'un montant de 30.000 €
nr.niort@nrco.fr
Pour joindre la communauté de brigades de
Saint-Maixent-l'Ecole, composer le 05.49.05.50.12.
Aurélien Douillard
Source: La Nouvelle République, Deux-Sèvres, 9 juin
2012
http://www.lanouvellerepublique.fr/Deux-Sevres/Actualite/24-Heures/n/Contenus/Articles/2012/06/09/Agressions-sexuelles-un-magnetiseur-mis-en-examen