Est-ce le temps maussade ou le début des vacances qui a enlevé à la
braderie sa foule ordinaire
Matinée morose
dans les allées de la grande braderie annuelle hier. Les commerçants, ambulants
et sédentaires, sont au rendez-vous mais les clients peinent à se montrer. Il
est 10 h 30 et la rue Plantagenêt est clairsemée. Les derniers vendeurs
terminent d'agencer leurs étals devant un public curieux mais pas décidé.
Il faut
dire que les petites robes lé- gères, les chapeaux ou les sandales ne sont pas
très « raccords » avec le ciel : nuages bas et épais grisaillent le
centre-ville.
Rue
Chaperonnière, des emplacements sont encore vides alors que la place du
Ralliement, vide d'animation, a été interdite aux commerçants
ambulants.
Rue Voltaire, l'espace est en revanche étroit pour circuler entre les étals.
Des commerçants s'énervent. Il y a de la fébrilité dans l'air.
Les
affaires tournent mieux rue Lenepveu
« D'habitude,
on vend une bonne partie de notre marchandise ici », explique Giovanni
devant une montagne de jeans. « Mais là, si le temps vire à la pluie, c'est
mort ».
Rue Lenepveu
pourtant, un attroupement s'est formé autour d'un stand. Une dame expose l'argument
imparable du camelot qui donnerait presque sa marchandise. Elle vend des
parfums « certifiés » de marque.
Elle donne
même du « Jean-Paul Gaultier • à celui qui achète un lot. De quoi tourner la
tête des clients prêts à s'arracher des parfums d'un luxe parfois un peu suranné.
C'est aussi dans
cette rue commerçante que les affaires tournent le mieux. Un chausseur propose
des modèles à plus de 70 %
de réduction. Les vendeurs, galvanises par la clientèle frénétique, haranguent
les passants pour leur
vanter la bonne
affaire.
. . Rue Saint-Laud, artère moins prisée des camelots, les commerçants proposent
aussi de belles réductions sur
des produits peut-être un peu marginaux. Même les friperies se sont jointes à
la valse des étiquettes proposant des rabais sur les vêtements d'occasion qui
encombrent leurs portants. Un magasin de déco a sorti des objets insolites - et
peut-être invendables - dont un vieux volet de bois couleur parme et une
brouette à foin !
Autre
incongruité dans cette braderie, un stand de l'église de Scientologie rue de
l'Aiguillerie. On pouvait y trouver, pas vraiment bradés, des ouvrages sur la
dianétlque et des oeuvres de Lafayette Ron Hubbard, grand créateur de cette
église toujours considérée comme une secte en France... Une présence d'ailleurs
dénoncée en soirée par l'antenne angevine de la Ligue des Droits de l'Homme.
Source : Le Courrier de l’Ouest, 6 juillet 2014